El Ball de Plaça (Danse sur la place)

Cette danse, appelée la danse des almorratxes (vases), a lieu chaque année le premier (24 juillet) et le troisième (26 juillet) jour de la fête patronale de Santa Cristina sur la Plaça de la Vila.

Elle est pratiquée depuis la nuit des temps. Elle proviendrait d’une ancienne danse du cierge (Ball del Ciri), lors de la prise de possession de nouveaux ouvriers (administrateurs). On la dansait devant la maison du paborde, le représentant à Lloret du Capitole de Chanoines de la Cathédrale de Gérone qui, jusqu’au début du XIXe siècle, était le seigneur féodal de la ville.

Pour respecter la tradition, cette danse a encore été pratiquée au même endroit jusqu’en 1970. Depuis lors, elle se fait devant l’hôtel de ville, le siège des autorités actuelles. La mairie, en bas de la place au premier rang, reçoit les honneurs des danseurs.

Bien que la musique, plus répandue auparavant, semble très représentative du siècle dernier ou du XVIIIe siècle, tout au plus, la danse a des racines beaucoup plus profondes, avec des origines arabes incontestables, comme en témoigne l’utilisation de l’almorratxa, un petit vase en verre à quatre anses, que les danseurs portent rempli d’eau parfumée qu’ils proposent ensuite à leur danseuse respective.

On raconte qu’aux époques où la côte catalane faisait l’objet d’attaques, souvent lors de la présence maure, un Arabe très riche arriva à Lloret. Lorsqu’il assista à un spectacle de danse traditionnelle, celui-ci fut épris par la beauté d’une des danseuses locales et s’obstina à vouloir danser avec elle. En témoignage de son affection, il lui offrit une almorratxa pleine de parfum. La demoiselle, qui préféra rester fidèle à ses pairs et à sa religion, repoussa l’Arabe et jeta le vase par terre.

Jadis, cette danse était exécutée les 24, 25 et 26 juillet, à savoir tous les jours de la fête patronale. Elle était dansée par les ouvriers titulaires, qui portaient des vêtements longs et un chapeau haut de forme, malgré leur différence d’âge avec les ouvrières.

Actuellement, la danse des almorratxes est dansée chaque année les 24 et 26 juillet (le premier et le troisième jour de la fête). À la fin du bal, pour rappeler l’histoire du Maure et de la jeune chrétienne, les quatre danseuses prennent le vase, vont jusqu’au centre de la place, et le jettent par terre. On dit que si l’almorratxa se casse, ce qui arrive pratiquement toujours, la fille se mariera dans l’année. Le spectacle se termine par une musique festive, bien différente de la première, que l’on connaît sous le nom de « Toquen a córrer ».